Présentation
Beethoven a, le premier, mis en scène son génie romantique. Et sa musique ambitieuse traduit bien l’élan qui transforme l’homme en héros. Pour preuve, sa grandiose Cinquième symphonie (1804-1808) et son Troisième Concerto pour piano (1803), lequel marque un tournant important dans la vie de l’artiste : il est en effet composé à l’époque où Beethoven réalise que sa surdité est inguérissable. Alors que Vienne le fête et le place déjà sur un piédestal, Ludwig, condamné à être un musicien sourd, doit faire face à son destin. Sera-t-il capable de continuer à composer ou devra-t-il s’arrêter ? Tour de force impressionnant : il transcende son handicap et réussit à traduire dans sa musique cette force intérieure produite par des efforts surhumains pour continuer à vivre comme un musicien à part entière. Aussi, le statut même du genre du concerto allait-il en être complètement révisé : il ne s’agit plus d’une conversation entre le soliste et l’orchestre, mais d’un véritable combat où le soliste s’oppose à la masse des musiciens. Le pianiste ambitionne en effet de montrer que, même seul, totalement isolé, il peut rivaliser avec le monde qui l’entoure. Pour la création de cette œuvre, Beethoven assura lui-même la partie de soliste, avec sur son pupitre une partition presque blanche, car il avait toute sa musique en tête, à la grande surprise de son tourneur de page !
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