DON JUAN

La pièce s’inspire de « L’abuseur de Séville » de Tirso de Molina, auteur de la première version du mythe, qui développe déjà les  caractéristiques du célèbre séducteur. Don Juan est un jeune homme entrainé par ses pulsions amoureuses dans la quête du plaisir  immédiat et de nouvelles conquêtes. Il mystifie toutes les femmes. L’auteur espagnol ne s’embarrasse pas, comme Molière, de  bavardage psychologique et reste concentré dans l’action et le comportement des personnages. Cette version offre une grande liberté de création dans la mise en scène et le jeu des comédiens. Don Juan défie les autorités et la société en refusant de se soumettre aux codes moraux et en renvoyant à plus tard sa repentance. Personnage empli d’une sensualité exaltée, peu intéressé par la religion, il  pourchasse, aime et trompe avant de périr dans les flammes de l’enfer. Il symbolise un déchainement charnel qui s’oppose au discours  galant de l’amoureux transi. Dans ce spectacle, le valet s’érige en double de Don Juan doté d’une éthique et d’une conscience. Et, les  femmes séduites par Don Juan se montrent déterminées, pas du tout passives, et loin de ressembler à des « potiches ».