L'OURS, LA FOLLE NUIT ET LA DEMANDE EN MARIAGE

On les connaît ces pièces de Tchekhov, surtout L'Ours et La Demande en mariage. On les connaît trop, même, tellement elles sont jouées ! La surprise est d'autant plus grande d'éprouver du plaisir à les redécouvrir. Benoît Lavigne et ses comédiens, sans chercher ni à faire neuf ni à épater la galerie, nous offrent un bien beau spectacle. Tchekhov s'amuse en confrontant l'intérêt bien compris et la soif éternelle des sens, l'orgueil et l'amour. Dans L'Ours, c'est un propriétaire désespéré qui vient demander le remboursement d'une dette à la veuve de son débiteur. Dans La Demande en mariage, un couple amoureux, au seuil de convoler, se dispute à propos d'une terre dont il n'a que faire. Ces pièces semblent souvent lourdes et primaires parce qu'elles sont seulement ­montées comme des farces. Lavigne, lui, s'intéresse aux gens. Il les regarde avec tendresse comme il regarde avec tendresse ses comédiens. Ils sont tous très bien avec - que les autres me le pardonnent - une mention particulière pour ­Hervé Jouval bouleversant d'humanité. <b>Jean-Luc Jeener</b>

Guerre des sexes sur fond de dettes, de conflits d’intérêts et de propriété, de procès et d’âme slave. Les trois comédies en un acte de Tchekhov, souvent jouées, sont bien connues. Avec cinq jeunes comédiens, Benoît Lavigne en tire ici un spectacle vivant, plein d’énergie, où la farce trouve toute son efficacité. On y rencontre des femmes qui n’ont pas froid aux yeux et des hommes retors ou hypocondriaques. Tout cela finit en pugilat ou en dansant. Ça pétille, c’est plaisant, attachant et au Ciné 13, la compagnie offre même à la fin une vodka cornichon aux spectateurs ! <b>Sylviane Bernard-Gresh</b>