BONNE ANNEE, ANEMONE

Bonne année Anémone Trois femmes en déroute Le titre fait très fêtes de fin d’année on croirait cette pièce écrite pour la saison avec lumières clignotantes et guirlandes scintillantes en prime, mais elle n’a rien à voir en fait avec les fêtes mis à part que c’est la fête des femmes en jeu. Une bourgeoise coincée, interprétée par la pétulante Christine Carlier Bonnefond, se trouve larguée un beau matin par son mari, elle n’a jamais travaillé et se demande comment elle va pouvoir boucler son budget. Elle pense alors à prendre deux colocataires. Trois femmes que tout oppose vont se retrouver sous le même toit et peu à peu tisser des liens… la condition féminine est donc fédératrice. C’est la descente au troisième sous-sol de la femme mariée abandonnée mais qui contre toute attente va enfin revivre. C’est la chute de son piédestal de la working girl, représentée admirablement par Carole Palcoux, qui se trouve virée de son rutilant travail, mais elle aussi va trouver sa voie, une autre voie. C’est la transformation du chauffeur de bus syndicaliste lesbienne, incarnée avec justesse par Nathalie van Gaever, qui rencontre l’amour... enfin. Trois destins qui partaient en brioche, trois portraits de femmes si opposées mais interprétés avec brio par un trio au tonus d’enfer. Avec une mise en scène très simple d’Alain Roux, basée sur les entrées et les sorties pour chaque tableau. Tout s’appuie sur le jeu des trois héroïnes et elles ne s’en privent pas. Fabienne Corbin, l’auteur, trace à grands traits ces portraits de femme en souffrance mais qui vont montrer qu’elles ont du ressort et qu’elles sont capables de prendre leur destin en main. Plaidoyer pour la condition féminine... Finie l’époque de la femme objet au foyer, on est heureusement dans la nouvelle ère où la femme sait être à même de décider de son destin. La salle était comble et riait beaucoup... que des femmes « libérées » sûrement... un franc succès