CYRANO DE BERGERAC

 « C’est à l’âme de Cyrano que je voulais dédier ce poème. Mais puisqu’elle a passé en vous, Coquelin, c’est à vous que je la dédie », annonce Edmond Rostand.

La pièce la plus célèbre de l’auteur naît de sa connivence avec l’acteur Benoît Constant Coquelin qui crée le rôle en 1897. Une complicité à l’œuvre plus d’un siècle après dans l’énergie du collectif de la Troupe dirigée par Denis Podalydès. Opéra-bouffe, tragédie, drame romantique, farce... tous les genres sont convoqués pour faire vibrer la partition de ce texte emblématique du répertoire français. Cyrano ne se réduit pas, ne s’ampute pas de ses boursouflures. Pour que le public se délecte de ses morceaux de bravoure, il se porte à ébullition dans un grand chaudron où se fondent tous les potentiels de la Maison : «Quand, acteurs de la Troupe, nous montons des pièces, nous avons inconsciemment le désir de montrer notre théâtre, tout ce qui nous le fait aimer et y rester. » C’est dans cet esprit que Denis Podalydès s’empare pour la première fois en 2006 du plateau de la Salle Richelieu. « Nous voulions que le spectacle sorte du ventre de notre théâtre, des caves, des greniers, des cintres, des dessous : faire jouer toute la machine ». Grand succès depuis sa création, récompensé de six Molière en 2007, le spectacle, joué plus de 250 fois, le sera ici pour une toute dernière série de représentations.

Denis Podalydès remonte Cyrano de Bergerac

La réalisation de ce Cyrano de Bergerac est signée Denis Podalydès. C'est en fait la seconde fois que le comédien touche-à-tout, sociétaire de la Comédie-Française, scénarise à sa manière le chef-d'œuvre d'Edmond Rostand. Il avait en effet déjà monté la pièce en 2007. La profession l'avait alors récompensé du Molière du metteur en scène. Un succès qui advenait huit ans après avoir déjà accroché à son palmarès une première distinction, celle du Molière de la révélation théâtrale. Interviewé par le journal "20 Minutes" au printemps dernier, Denis Podalydès confiait avoir "de la curiosité pour des formes et des expériences nouvelles. En France, il y a une énergie artistique extrême par rapport à d’autres pays. Forcément, ça me stimule et ça m’appelle", glissait celui qui a été nominé trois fois aux césars, et nominé lors des Globes de cristal 2015 pour la mise en scène de "Lucrèce Borgia".