MOLIERE ET MOI

Ce spectacle a été créé en 2008 et est repris en hommage aux 400 ans de la naissance de Molière (1622-2022) cette année par son auteur Jean-Vincent Brisa au Théâtre Alizà à l'occasion du Festival Off d'Avignon.

Molière est un mystère, une énigme. Molière m’intrigue, me passionne. Son œuvre est une mine inépuisable. Sa vie a été tellement contrefaite... Cet ennemi juré de l’intégrisme religieux disparaît dans la nuit du 17 février 1673 et, avec lui, tous ses écrits, ses plaidoyers, ses traces de vie... Seules restent ses pièces éditées ou en attente de l’être.

Le spectacle que je propose retrace son œuvre et une partie de sa vie. Molière a été un critique de l’ordre social. Il s’est attaqué de façon virulente au vice, quel qu’il soit. Il est surtout le père fondateur de la comédie française et du théâtre moderne. Il a vécu dans un siècle où l’église, qui exerçait un plein pouvoir politique, considérait que la comédie devait être proscrite de la société, Jésus-Christ n’ayant jamais ri sur sa croix. Pourtant, ce sont bien des valeurs chrétiennes qu’il défend.

Il s’en prend essentiellement aux faux-semblants, aux hypocrites de tous poils. À cette imposture il oppose le sens de la nature et du vrai. Il aime la jeunesse, il aime la vie, il aime l’amour. Jusqu’à sa dernière heure, lors de la quatrième représentation du Malade imaginaire, il fera rire son public.

Molière, très inspiré par la Commedia dell’arte, commence par créer le personnage de Mascarille qui puise le comique en se moquant des autres. Mais très vite, avec Sganarelle ou le Cocu imaginaire, Molière va donner une nouvelle vision du théâtre comique. Le personnage ne se moque plus des autres mais de lui-même. C’est ce type de personnage, bâti sur le modèle de Don Quichotte de Cervantès, qui marque le génie de ses œuvres.

Pour la première fois dans l’écriture théâtrale, le héros n’est plus un noble mais un bourgeois. À travers ce bourgeois, Molière préconise l’arrivée d’une nouvelle société capitaliste et met en garde contre tous les défauts qu’elle porte : l’hypocrisie, l’avarice, la folie des grandeurs, l’obsession de la médecine, la jeunesse laissée pour compte, etc.

La porte d’entrée, pour interpréter ce type de personnage, est la mélancolie profonde, que j’attribue à la peur de mourir, et qui est la base de toute folie. C’est cette peur qui génère tous les vices que dénonce Molière.

A savoir :
TARIF CARTE OFF : Tarif réservé aux détenteurs de la "Carte Off", carte en vente dans les points d'accueil du Festival.