12 hommes en colère, peut-être, mais un public ravi !
Et il y a de quoi, car le sujet délicat de la responsabilité de condamner un accusé est traité avec une finesse d'écriture et une justesse de justice. Par un décor minimaliste, d'abord, qui ne laisse pas de place au superflu mais uniquement au texte. Par le jeu d'acteurs, ensuite, où chacun trouve sa place, sans domination aucune de la part de l'un ou de l'autre. Simplement des convictions, fortes au début, puis après une réflexion poussée de plus en plus en profondeur, qui vont tendre à se dissiper peu à peu, pour laisser place à l'hésitation, aux doutes, aux regrets, à l'hésitation encore, voire à la colère car quand l'ego de l'Homme est mis à l'épreuve, la fragilité se manifeste parfois par des accès de violence : c'est un système de défense. Et au bout ? La conscience ? la raison ? la renonciation ? Qui sait ? ...
Quelle atmosphère étrange, au théâtre, que d'avoir l'impression d'être dans une salle de tribunal, où l'on retient son souffle pendant l'audience, où l'on entend les mouches voler pendant les délibérations. Voici une grandiose expérience au rythme haletant, qui pousse à se poser un ensemble de -bonnes- questions.
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