Buffet bluffante
Aussi à l'aise sur les planches que sur son plancher, en nous recevant dans l'intime Théâtre du Marais, c'est un peu comme si Elisabeth Buffet nous faisait faire le tour de son salon, le mobilier en moins. Quoique...
Ras-le-bol d'être parquet à la maison, finie la gueule de bois des anciens spectacles, telle une rivière déchaînée, c'est une femme actuelle qui sort de son lit et surgit devant nous, plus raffinée, avec des toilettes ajustées, qui nous présente ses nouvelles armoiries et semble plus commode.
Bien qu'elle essaie de nous convaincre d'une obsolescence programmée, loin d'être restée au placard, c'est plutôt la modernité qui l'habite. Mais pas seulement. Peut-être ces dernières années ont-elles été consacrées à parcourir les ouvrages de sa bibliothèque pour en laisser quelques-uns sur sa table de chevet car les textes proposés sont toujours aussi drôles mais plus sages, voire poétiques.
Comme toujours, cette humoriste fait le mur et permet au public de pénétrer dans son antre pour partager sa cuisine dans laquelle règnent d'authentiques ingrédients. Sans tabou, elle fait tapis et se livre ; l'humour de bas étage erre ailleurs mais pas là.
Tranquilles dans leurs petits coins, les spectateurs voient le rideau rouge tomber. Ils abandonnent leur siège et franchissent le seuil de la salle en se demandant quand Buffet rouvrira ses portes. Elle seule en possède la clé.
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