Comme l'intitulé de son spectacle : "J'ai des doutes", oui, j'ai des doutes quant à la capacité de François Morel à interpréter correctement Devos.
Pourtant, quand François Morel fait le clown, il le fait bien, il fait du "Morel" avec son coté Deschiens inimitable, quand il nous joue des instants musicaux poétiques, il le fait bien parce c'est encore du "Morel", mais quand il débite un texte de Devos in extenso, là, il fait encore du Morel et ce n'est pas vraiment bon, c'est bien dommage.
Avec sans doute un certain parti-pris, il a exécuté, au sens premier de la signification, les sketchs de Devos en le déclamant très rapidement sans quasiment respirer, un non-sens, alors que le texte de Devos mérite qu'on s'y attarde, qu'on respire entre les phrases, qu'on ait le temps de s'imprégner de ses jeux de mots et de la façon si singulière qu'il avait de nous présenter une réalité généreusement absurde.
Voulait-il par-là marquer sa différence en ne gardant que le texte comme pour mieux se l’approprier et en excluant totalement l’interprétation du maître ?
Fort heureusement, il y avait de la variété dans son spectacle, grâce notamment à son pianiste génial, cela nous a donné de l'air et quelques gourmandises, on en avait bien besoin.
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