Un bon concept ne fait pas toute la recette
Il fallait oser et ils l'ont fait ! S'inspirer du théâtre classique français pour créer un authentique soap opera américain, l'idée est croustillante et audacieuse. Et c'est justement ce culot qui intrigue et donne envie d'en voir plus. Sans surprise, avec Brandon et Victoria dans les rôles principaux, on a pourtant vite fait de s'éloigner légèrement du Jeu de l'amour et du hasard, même si l'histoire cherche à lui rester fidèle. Un peu.
Les acteurs font mine de se trouver en plein tournage et, impeccables dans leur jeu, singent pourtant d'illustres incapables, à qui toutes les poisses arrivent pour faire prendre du retard à l'épisode dont la fin est loin d'être près.
Si la mise en scène est évidemment déjantée, du début à la fin, il y a bizarrement comme un sentiment de non-aboutissement. Le rythme n'est pas si rapide que cela, il y a parfois même quelques longueurs, liées à des pauses imposées, aux comédiens mais aussi au public. Bien que les rires soient présents, ils s'estompent au fur et à mesure et l'on finit par se dire qu'on a compris où ils veulent en venir et qu'il faut passer à autre chose.
En partant sur un soap, la planche ne pouvait être que savonneuse ; mais si on a frôlé la bulle, on a surtout la confirmation que rien n'équivaut le vrai Marivaux.
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