Le toupet d'un cri perçant
Quelle(s) histoire(s) ! D'un côté une période récente, qui de prime abord -seulement- semble plutôt banale ; de l'autre des bonds et rebondissements dans les années soixante-dix, quand l'Iran traverse ses heures sombres, celles où règne la terreur qui prive les citoyens de leurs droits et éveille certaines consciences à la lutte pour la liberté. Quand le Shah est là, les sourires ne dansent plus.
Une fois de plus, le Théâtre des Béliers démontre qu'il abhorre fricoter avec la médiocrité.
Dans son génie d'écriture, Aïda Asgharzadeh place et déplace des récits parallèles, à travers un rythme et une intensité qui vont crescendo. Au moyen de décors astucieux, de musique enregistrée ou jouée, et bien entendu par le truchement d'étonnants comédiens détonants, Régis Vallée, aux commandes de la mise en scène, déroule littéralement la narration comme il le ferait avec un grand tapis rouge, et il appuie sur les émotions afin que les mots et les sons qui entrent par les oreilles, passent par le cerveau pour finalement parvenir jusqu'aux yeux, étape ultime d'un voyage qu'Iran les larmes inévitables.
S'évader dans le passé, cela a du bon quand il s'agit de ne pas oublier. Cette pièce non plus, on ne l'oubliera pas, et au fil des représentations, à défaut de les prendre pour des jouets, ces poupées, on va les laisser jouer !
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