Une mise en scène très réussie !
Phèdre, dont je gardais le souvenir d'un texte pas très facile de mes années lycée... Eh bien, dès la première scène, j'ai été happée par ce texte magnifique porté par d'excellents comédiens. Les metteurs en scène ont évité les écueils du péplum ou du classique pompeux et grandiloquent, pour privilégier les émotions qui transparaissent dans chaque scène : amours interdites, honneur, désespoir, tiraillements entre la tentation de se laisser aller à la passion et le sentiment de devoir... Tout cela dans une mise en scène sobre, sans effets inutiles, qui met en valeur la beauté du texte de Racine, interprété par des acteurs habités par leurs personnages à tel point que l'on finit presque par oublier les
Phèdre, dont je gardais le souvenir d'un texte pas très facile de mes années lycée... Eh bien, dès la première scène, j'ai été happée par ce texte magnifique porté par d'excellents comédiens. Les metteurs en scène ont évité les écueils du péplum ou du classique pompeux et grandiloquent, pour privilégier les émotions qui transparaissent dans chaque scène : amours interdites, honneur, désespoir, tiraillements entre la tentation de se laisser aller à la passion et le sentiment de devoir... Tout cela dans une mise en scène sobre, sans effets inutiles, qui met en valeur la beauté du texte de Racine, interprété par des acteurs habités par leurs personnages à tel point que l'on finit presque par oublier les alexandrins (cependant respectés à la virgule près).alexandrins (cependant respectés à la virgule près). Florence Marschal est une Phèdre tourmentée par la passion,
rongée par la culpabilité, violente et fragile. Les deux jeunes comédiens (Arnaud Debesse et Justine Sisman) jouent Hippolyte et Aricie avec finesse, sincérité et noblesse. Pour une fois, on voit autre chose que deux jeunes premiers complètement nunuches, comme bien souvent dans les tragédies classiques au théâtre. Christophe Hatey donne une vision très intéressante de Thésée, bien au-delà de l'image habituelle du guerrier monolithique, ancien Dom Juan et tyran domestique. Par-delà la colère, on perçoit l'amertume d'un homme qui, de retour d'un conflit parsemé d'épreuves,comprend qu'en son absence, il a été trahi, et la douleur d'un père qui, emporté par la fureur, a précipité la perte de son fils. Très intelligente interprétation d'Oenone par Love Bowman, qui va bien plus loin que la suivante classique et qui en montre un aspect plus complexe, mélange de dévouement et de manipulation politique vis-à-vis de sa maîtresse submergée par ses émotions. La version légèrement raccourcie (1 heure 30), sans que cela soit gênant pour suivre la pièce, en fait un spectacle parfaitement adapté pour les lycéens qui étudient Phèdre. Très jolie salle de spectacle que je ne connaissais pas. Courez voir Phèdre !
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