ZOLA L'INFRÉQUENTABLE

A faire... Le capitaine Dreyfus a fait couler beaucoup d'encre, au point de faire éclater une "affaire" portant son nom. A cette époque, deux camps s'opposaient par une guerre d'idées, voire d'idéaux. Zola est bien sûr celui s'en est fait le meilleur défenseur, se livrant à un combat sans merci contre l'antisémitisme et l'injustice d'une politique menée de façon partiale. Oui, l'actualité d'alors était brulante et ses flammes continuent aujourd'hui encore à nous donner régulièrement des coups de chaud. Oui, le fait que l'un de nos plus grands auteurs classiques se soit emparé du sujet rend celui-ci plus grand, plus fort et plus intemporel. Mais quel dommage, alors, que la mise en scène ne soit pas plus vive. Elle est, disons-le franchement, assez poussiéreuse. D'une scène à l'autre, on pousse un fauteuil de deux mètres ou on le tourne de quarante cinq degrés, comme si un changement d'inclinaison pouvait sérieusement nous plonger dans un cadre nouveau. L'imagination est un prérequis au théâtre, mais tout de même... Le texte, néanmoins, repose sur une joute verbale entre deux esprits que tout ou presque oppose, comme on pourrait imaginer un débat entre un dreyfusard et l'un de ses ennemis, c'est ce qui sauve l'ensemble et permet, de justesse, de ne pas dire "j'accuse"...