J’étais partie du principe que cette pièce s’inscrivait dans le courant du féminisme « strict-minimum », libéral, bourgeois et complaisant vis à vis du capitalisme, avant de réaliser que la pièce était carrément rétrograde.
On peut structurer la pièce en deux parties : Une partie antérieure au vécu des auteurices, où on parle d’avortement, de compte en banque, de divorce, et une partie « contemporaine » où on parle de chirurgie esthétique, de sexe, de voile. Dans la totalité de la pièce cependant, les auteurices occultent complètement la lutte pour les droits civiques, la lutte pour les droit LGBT++ (spécifiquement les lesbiennes) pourtant structurantes dans l’histoire du combat féministe. En gros, on garde tout ce qui arrange l’agenda féministe blanc bourgeois , et on jette le reste, produisant une pièce qui, se voulant informative et progressiste, est en fait rétrograde, incomplète et bourrée d’erreurs historiques.
Les blagues homophobes et islamophobes sont d’une lourdeur tellement insurmontable qu’elles ont failli m’assommer et me tuer. Assez triste que la seule mention de femmes racisées soit au travers d’une plaisanterie discriminante et erronée sur « les cités » et le fait qu’elles soient « soumises ».
Ne parlons pas des blagues misogynes qui sont, comme l’ensemble de la pièce d’ailleurs, destinées à atteindre un public masculin, qui ne remettra rien en question dans ses convictions et qui sortira de la salle de spectacle en étant persuadé d’être le good guy.
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